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L’orgue, cet instrument méconnu

7 Oct 2024

Faisons ensemble le survol de l’instrument: son histoire, l’incroyable savoir-faire de ses artisans et la richesse du répertoire qui lui est associé.

La « petite » histoire d’un grand instrument

Saviez-vous que l’orgue est un instrument très ancien ? En effet, le premier instrument qui comprend une soufflerie, des tuyaux et un ou plusieurs claviers date du IIIe siècle avant Jésus-Christ ! On l’appelait alors « hydraule », car la pression de l’air y était maintenue par le poids de l’eau. Celui-ci était en faveur dans les riches familles païennes et fut donc très longtemps associé au paganisme. Il disparaîtra en Occident au Ve siècle pour réapparaître au VIIIe siècle. L’Église l’a admis officiellement au XIVe siècle. Le plus ancien instrument d’Europe se trouve dans la basilique Notre-Dame de Valère, en Suisse, et date de 1435.

L’orgue comprend des claviers, de un à neuf, un pédalier où les pieds s’activent et plus ou moins de jeux, selon l’importance de l’instrument, qui permettent de créer des sonorités orchestrales. La transmission peut être mécanique ou électro-pneumatique. Par exemple, l’orgue de L’Oratoire Saint-Joseph est mécanique alors que l’orgue de la basilique Notre-Dame de Montréal est électro-pneumatique.

L’orgue est souvent associé à la musique liturgique, mais c’est aussi un instrument de concert. Plusieurs grands compositeurs ont écrit pour cet instrument, qui est en soi un véritable orchestre : Jean-Sébastien Bach, Charles-Marie Widor, César Franck, Louis Vierne, Marcel Dupré et Maurice Duruflé, pour ne nommer que ceux-là.

Le répertoire d’orgue est très vaste et donne à entendre toutes les couleurs sonores de ce magnifique instrument. Chez nous, l’installation d’un orgue à La Maison symphonique et au Palais Montcalm a permis de mieux le faire connaître. 

Éminents artisans d’ici

Au Québec, Casavant Frères est une référence comme facteur d’orgues. Cette maison prestigieuse et reconnue mondialement a été fondée en 1879 par les frères Casavant, Claver et Samuel, au retour d’un voyage en Europe qui leur avait permis de rencontrer plusieurs grands facteurs d’orgues anglais, belges, allemands, suisses, italiens et français, dont Cavaillé-Coll (1811-1899). Plusieurs orgues avaient été détruits pendant la Révolution française de 1789, et vers 1840, la facture d’orgues a elle-même connu une véritable révolution sous l’influence dominante de Cavaillé-Coll. On parle ici d’orgues symphoniques. D’autres facteurs d’orgues se sont aussi développés au Québec, parmi lesquels on compte Louis Mitchell, Orgues Létourneau, Juget-Sinclair, Karl Wilhelm, Wolff & Associés, Guilbault-Thérien et Les Ateliers Bellavance. Plusieurs orgues de ces facteurs sont installés un peu partout dans le monde, où l’expertise québécoise est d’ailleurs reconnue.